QUAND LE CORPS

N'EST PAS D'ACCORD !

TABLE RONDE

SAINT-JEAN-DE-FOS (34) - JOURNEES CONVIVENCIA #3

SAMEDI 15 JUILLET 2017

L'Association EA² intervient lors des journées Convivencia : puisqu'il s'agit d'un salon sur l'art de vivre ensemble, autant qu'EA² le fasse "autrement"!

Ainsi a lieu une table ronde sur le handicap et la spiritualité :

Quand le corps n'est pas d'accord : comment (tout transformer quand on ne peut (rien) changer.

Pour assister aux multiples activités (conférences, tables rondes, ateliers, concerts,...), inscrivez-vous sur le site de Convivencia : www.centrelalicorne.fr

La table ronde de déroule le samedi 15 juillet 2017 de 17h00 à 18h00.

Compte-rendu de la table ronde (publié dans la brochure des Journées Convivencia 2017) :

A l'évidence, puisque l'on pense sainement dans un corps sain, la spiritualité devrait s'allier à la pureté de l'âme et la perfection du corps...

 

Seulement il peut en aller tout autrement. Ici et maintenant, par exemple, des gens ne peuvent rien faire sans les autres, on les appelle des handicapés. On pourrait croire que la vie ne leur a pas fait de cadeau.

 

Faut-il que les "leçons de la vie" soient douloureuses à apprendre et à digérer, pour qu'il s'en dégage une sagesse profonde et farouche ?

 

Comment accepter l'inacceptable et surtout le transformer en une force qui nous pousse à transcender toutes les limites : la spiritualité ?

 

Comment, en somme, (tout) transformer quand on ne peut (rien) changer ?

 

 

 

Le handicap, c’est inacceptable !

 

On pourra le prendre par le bout que l’on voudra, il restera toujours ce constat rédhibitoire : ne pas pouvoir parler, ou ne pas pouvoir bouger, ou ne pas pouvoir faire ce que fait tout le monde tout seul est une souffrance au quotidien. Mais avoir les mains moites, la gorge sèche, les jambes en coton quand il s’agit de prendre la parole en public est aussi un handicap ; avoir des manies vous pourrit également l’existence ; vieillir, n’est-ce pas aussi un handicap majeur dans la vie de chacun, qui ne cesse de s’aggraver au fur et à mesure, pourtant, que l’on devient sage, (dit-on) avec le temps ? Alors quoi, il suffirait de se taire, de prendre son mal en patience ?

 

Beaucoup excellent dans cet acte de courage. Ils sont les silencieux, ils sont presque transparents, tant ils ont honte de leur différence. Et il y a ceux qui risquent tout, puisqu’ils n’ont déjà plus rien à perdre. Et entre les deux, ceux qui oscillent entre l’élan et le trou noir, tantôt dépressifs et tantôt souriants.

 

 

 

Le handicap est l’âpre chemin de la connaissance de soi qui s’impose quand on prend conscience que le monde, sans le sens qu’on peut lui donner, n’est rien. Alors si le premier pas est d’accepter le handicap, à défaut de le comprendre, c’est une marche si haute à franchir, et souvent dès le plus jeune âge pour les handicapés de naissance, que l’on ne peut que saluer, chapeau bas, ceux et celles qui l’osent : se réconcilier avec soi-même, son corps, ses faiblesses.

 

 

 

Le handicapé, ce super-héros du quotidien

 

Comme un malheur ne vient jamais seul, le handicap apporte son lot de contrariétés : solitude, dépendance, honte et culpabilité. « Mais où est le beau dans tout ça ! », crie l’âme assoiffée. Être handicapé(e), c’est souvent traverser les revers de la vie avec une telle densité de souffrance et d’incompréhension que l’on s’étonne d’y avoir survécu. Mais là réside aussi la clé d’un trésor peu commun, d’une richesse intérieure indéfectible qui se passe en général de mots et ne se communique bien souvent que par de la mansuétude dans le regard. Oui, le handicapé est passé par des épreuves que l’on n’imagine pas, sans parler des tables d’opération, des cohortes d’examens et de blouses blanches, ballotés comme un colis ou un rat de laboratoire. Et il en est ressorti…

 

grandi. Peu importe qu’il y ait laissé un membre, une fonction, une aptitude, un mode de vie, sa vie d’avant en somme. Car il (mais c’est elle aussi, évidemment pour toutes les fois où ce n’est pas dit, bien sûr) a mûri, s’est carapaçonné, s’est arcbouté contre le destin, son destin, et finalement il l’a vaincu. Evidemment, tout cela ne se voit pas nécessairement, cela n’éclate pas au grand jour, le handicapé a la gloire modeste, parce qu’il se compare toujours à l’autre, celui qui n’a rien, mais en fait qui a tout : des bras, des jambes, la vue, la parole, etc., tandis que lui est « moins », mais témoin aussi que la vie est une sacrée exigence, une exigence sacrée. Et c’est là le trait d’union entre handicap et spiritualité : la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. Celui, celle qui a souffert dans sa chair et dans son âme ne peut plus l’oublier, mais que faire de ce si lourd secret ? Accaparé qu’il est par le quotidien et ses turpitudes (trouver une ‘aide de vie’ pour sortir ou pour étudier, un vrai soignant pour être soulagé, ne fût-ce que quelques heures par jour, un but dans la vie quand le travail n’est pas une option, non plus que fonder foyer ou entrer en politique), il oublie encore une fois, qu’il a creusé un sillon profond, que d’autres pourraient suivre, qui montre la voie vers une sagesse plus grande et plus perspicace, qui ne se perd pas dans les apparences, et conduit à la vérité : la vie vaut plus que ce que nous en faisons d’ordinaire. Et non décidément, elle ne vaut pas rien, bien au contraire !

 

 

 

L’autonomie, ce rêve si lointain et si proche

 

En spiritualité, rien n’est automatique, rien n’est dû. Et pourtant tout est offert gracieusement, tout est donné entièrement, rien n’est réellement caché, même si la spiritualité attend toujours de celui qui l’approche qu’il soit digne d’elle, à son écoute, et qu’il veuille s’offrir. D’ailleurs, qu’a-t-il à offrir ? Surtout son moi, la part égotique de sa personnalité qui s’offusque dès qu’elle n’est pas le centre du monde. Or vivre le handicap, c’est bien souvent approfondir de n’exister plus pour soi, parce que cela fait trop mal. C’est pourquoi, sur le chemin de la spiritualité, le handicapé a déjà fait un long chemin sans le savoir. (Encore une fois, pas tous les handicapés, car rien n’est automatique, rien n’est dû, à personne du reste). Bien des handicapés ont déjà franchi les obstacles qui les séparaient du bonheur, et certains, finalement, sont même reconnaissants d’avoir (eu) tel handicap, d’avoir enduré telle épreuve. Ils entrent en spiritualité sans s’en apercevoir, ils font bloc avec elle. Ils s’y incrustent comme elle grave en eux ses commandements : aime-toi comme si tu étais fils ou fille du divin – ce que tu es en vérité ! Pour douloureuses qu’aient été les "leçons de la vie" à apprendre comme à digérer, il peut s'en dégager, un jour, une sagesse profonde et farouche. A la question posée au tout début :

 

« Comment accepter l'inacceptable ? », la réponse a consisté en transmuter ce coup du sort en une force qui pousse un homme, une femme, même un enfant, à transcender toutes les limites : la spiritualité. Reconnaître qu’en nous gît l’Esprit, et qu’il n’aspire qu’à nous rencontrer, nous embrasser dans un amour indicible. Alors l’on peut tout, alors l’on peut beaucoup, alors et alors seulement, l’on devient véritablement autonome. Voilà comment, en somme, (tout) transformer quand on ne peut (rien) changer.

 


Conclusion :

 

Au terme de cette réflexion, il est évident que le handicap ne fait pas la différence entre les gens. Profondément, nous sommes tous des handicapés de la vie, à quelque niveau que ce soit. Untel ne sait pas vivre heureux alors qu’il a tout pour l’être. N’est-il pas déjà handicapé ? L’incapacité au bonheur, avec la critique et le désespoir, sont sans doute les affres qui handicapent le plus l’humanité dans son ensemble. Et à côté de ces défaites faciles et prévisibles, il y a toutes celles et tous ceux qui, courageusement, prennent leur vie en main, et décident d’aller à la rencontre de l’Esprit. Leur chemin est beau, unique, inclassable, spirituel, et pour tous ceux-là, un soleil étincelant ne se couche ni le jour, ni la nuit.

 


HANDICAP & SPIRITUALITÉ

1ère édition rennaise ! #1

Ateliers et débats pour les valides et les personnes en situation de handicap - samedi 20 mai 2017

 

  • Challenge : deux mondes souvent se côtoient, qui s'ignorent complètement : ceux qui peuvent tout faire seuls (ou presque) et ceux qui ont toujours besoin des autres : les valides et les handicapés.
  • Solution : Sur une journée complète, personnes en situation de handicap et personnes valides sont invitées à se découvrir, à témoigner de ce que les "leçons de la vie" sont parfois bien douloureuses à apprendre et à digérer, mais aussi qu'il s'en dégage souvent une sagesse farouche.

Et parce qu'il faut plus que des mots pour vraiment partager, nous "avons fait et agi ensemble", au travers d'ateliers de création et d'expression (sophrologie, diététique  : manger en conscience, dépendances et addictions)

  • Les groupes ont navigué d'un atelier à l'autre et nous avons conclu la journée en échangeant nos expériences d'un jour, aux allures d'éternité.
  • Les fauteuils roulants prêtés aux valides pour l'occasion (histoire de se mettre vraiment à la place des autres !) ont servi à monter un "ballet pour fauteuils roulants" improvisé en fin d'après-midi.
  • Porteurs du projet :
  1. Conférence-débat : Association EA² (contact : Sébastien Gregov, Tel. 06 77 48 78 48)
  2. Association SOPHROM (contact : Mangala Tual, Tél. : 06 73 46 04 08, www.sophrom.com)
  • Date : samedi 20 mai 2017
  • Lieu : Rennes, Cercle Paul Bert  Gayeulles, 12 rue des Longs Prés., salle Solaris (accès et toilettes handicapés). Tel. : 02 99 63 19 13.

  • Repas sur place, grâce aux mets  cuisinés par les invité.e.s eux.elles-mêmes
  • Ateliers et discussions de 11h00 à 18h00, et prévoir éventuellement de laisser s'éterniser un peu la soirée (à préciser).
  • Participation aux frais: 8 euros (chômeurs, étudiants, handicapés, adhérents d'EA² : 4 euros)
  • Déroulé de la journée :

- accueil vers 10h30; caisse, vestiaire, préparation des mets pour le déjeuner;

- 11h00 : conférence débat sur le thème "handicap et spiritualité";

- 12h30 : pause midi : déjeuner sur l'herbe autour de l'étang si le temps est clément;

- 13h30 : début des ateliers tournants, à raison de 3 ateliers à suivre de 45 min. chacun (à choisir parmi les 3 ateliers thématiques proposés, détaillés plus haut):

- 16h30 : goûter et débriefing des ateliers;

- 17h00 : mise en place d'un ballet pour fauteuils roulants de 17h00 à 19h00;

- 19h00 : clôture de la journée.

  • Plan d'accès : la salle Solaris est sise au rez-de-chaussée du complexe du Cercle Paul Bert des Gayeulles, en face du jardin d'Almaty. 
  • Bus de la STAR :
  • Arrêt Le Blizz ; 
  • Arrêt Longs Prés

 



SPIRITUALITÉ ET HANDICAP

Comment (tout) transformer quand on ne peut (rien) changer

Conférence-débat dans le cadre des cafés philo nantais

samedi 10 octobre 2015